19 janvier 2019

Dans l'alizé vers les Antilles

Transat est-ouest 2018-2019 - 2

C'est ma 5ème transat, et la seconde seulement dans ce sens.

Autant la première avait été laborieuse par manque permanent de vent, s'étirant sur 28 jours (cf. transat 2010), autant celle-ci sera bien ventée et beaucoup plus rapide malgré un parcours plus long.







L'équipage a été renouvelé à l'escale de Lazarote : Alain et moi accueillons un nouveau mousse, Baptiste, à bord de Powhatan.



Au départ de Lanzarote, îles Canaries

Navigation

Je reprends la même route qu'il y a 8 ans : descente sud depuis les Canaries vers les Îles du Cap Vert sans y prévoir d'escale, puis route classique des alizés sous les 16° de latitude nord. La météo est on ne peut plus favorable.


Au portant vers les Îles du Cap Vert

Alizés bien établis : la voie est libre
Du point de vue navigation, cette traversée est des plus simples : vent stable autour de 18-20 nœuds, distance quotidienne parcourue environ 160 milles nautiques, allure grand largue ou vent arrière.

Sous génois seul
Sous gennaker

Beaucoup de dauphins joueurs pour nous accompagner




Restauration

Baptiste règne sur la cambuse avec imagination et talent.

Croisière gastronomique
Le réveillon du Jour de l'An restera dans les annales, arrosé par une bouteille de Veuve Clicquot apportée par Baptiste, délicate attention.
 


Matériel

Nous restons confrontés aux problèmes électriques : le contrôleur de batteries persiste dans l'erreur malgré le nouveau câble RJ45 acheté à Arrecife, et, jusqu'à l'arrivée, nous nous demanderons si nous sommes au bord de la panne électrique ou si nous brûlons des dizaines de litres de gazole pour charger des batteries déjà pleines. Je fais des relevés, des courbes...
  
Au moins ça fait un beau tableur...

Nous avons des doutes sur les alternateurs qui semblent bien poussifs, même avec le chargeur Sterling. Le Sterling lui-même va rendre l'âme au bout de quelques jours, ce qui diminue d'autant nos capacités de charge.







 Panne irrémédiable malgré les efforts d'Alain



Les panneaux solaires chargent de façon irrégulière avec de mauvais régulateurs, et je fais appel à mon assistance à terre : Armelle va contacter le vendeur pour me faire livrer de nouveaux régulateurs à mon arrivée à St Martin.



Des régulateurs inadaptés


Quant aux horamètres des moteurs, après des dizaines de relevés scrupuleux sur un grand nombre de jours, leurs indications sont redevenues tout à fait exactes. Le mystère des heures-fantômes affichées entre la méditerranée et les Canaries (30 heures par jour !) reste entier...

Au terme de savants calculs pour optimiser la charge selon l'horaire et les consommations, nous faisons tourner les moteurs quelques heures réparties sur la journée et la nuit. Au moins n'avons-nous eu aucune panne ni aucun problème d'énergie.

Et encore un magnifique tableur !

L'avarie majeure survient dans la nuit du 4 au 5 janvier, à peu près au milieu du parcours : rupture de la fixation du vérin de pilote sur le secteur de barre. Le pilote de secours est mis en route... au bout de 2 heures il casse à son tour ! Ces pièces en tige filetée sont mal conçues et à l'évidence sous-dimensionnées.

C'est l'heure du bricolage et des moyens du bord : Alain et moi réalisons un montage de fortune qui, miracle ! va tenir jusqu'à l'arrivée. Tous les jours désormais, les cales moteurs sont ouvertes et un contrôle minutieux est effectué, sans qu'on ait à y retoucher. Je tente de prendre contact avec FKG Rigging à St Martin, l'atelier inox de référence, mais les récents cyclones ont dû bouleverser toutes les communications et je n'obtiens pas de réponse. À voir donc une fois sur place.


En croisière

Malgré ces aléas, la traversée se poursuit dans un climat de plus en plus tropical. Baptiste fait des expériences variées.

Comme à la plage

Marqué au fer rouge, comme au bon vieux temps ?

Temps à grains et ciels tourmentés




La dernière semaine est moins rapide. Le vent mollit nettement, et nous envoyons le gennaker à plusieurs reprises.




Quelques jours avant l'arrivée, la drisse de lazy-jacks tribord casse, en raison du ragage sur une latte de grand-voile. Il était de toutes façon prévu de la changer. Finalement, je suis pressé d'arriver car je ne suis pas sûr que nos montages de fortune tiennent encore longtemps, et nous finissons les derniers jours au moteur par 5 à 7 nœuds de vent.

L'arrivée

Terre ! St Martin côte est et l'îlot Tintamarre
St Martin côte nord
18 janvier : nous sommes au ponton carburant de la marina Fort-Louis à St Martin. Il ne restait qu'une vingtaine de litres de gazole pour chaque moteur, l'équivalent des jerricans de réserve que nous avions utilisés. Une fois le plein fait, nous jetons l'ancre au milieu du vaste mouillage devant le port.

Le mouillage de Marigot

Nous avons parcouru 3432 milles nautiques depuis Lanzarote, en 22 jours soit 156 milles par jour. Powhatan a bien rempli sa mission transatlantique.

Trace GPS de la traversée

Relevé des distances journalières

Escale à Saint Martin

L'équipage reste encore 48 heures avant de regagner l'Europe, mises à profit pour poser le nouveau Sterling livré à la marina et de nouvelles drisses de lazy-jacks.

Le Sterling : un chargeur d'alternateur tout neuf
Baptiste monte au mât pour poser les nouveaux lazy-jacks


Les pièces des secteurs de barre sont refaites par FKG Rigging, pleinement opérationnel et aussi efficace qu'il y a 5 ans.






Solidité garantie !



Nous faisons un tour de l'île, sinistrée par les cyclones de 2017, et dont les cicatrices vont durer encore longtemps (nous nous abstenons de photographier les zones dévastées comme le port de Lonvilliers ou Oyster Pond dont il ne reste pratiquement rien).

La Baie Orientale
L'Anse Marcel

Il me reste quelques jours avant l'arrivée de la famille, au mouillage devant Marigot.



Merci à Baptiste pour son importante contribution en photos

A suivre ici

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