19 juillet 2014

Gibraltar : le passage du détroit se mérite

Transat 2014 - 9

17 juillet :

Levée du mouillage à 12h en nous basant sur les données météo GFS par satellite et du sémaphore de Tarifa par VHF. Ces prévisions s'avèrent loin de la réalité : nous sommes bientôt dans 30 nœuds de vent sud-est soit force 7 pour 4-5 annoncé.

Le bateau encaisse bien au bon plein sous 2 ris et réduction du génois, mais sur un virement de bord une poulie de renvoi de l'enrouleur de génois casse : avarie potentiellement sérieuse, imposant une intervention immédiate. Pas le choix : après une réparation de fortune menée avec brio par l'équipage dans des conditions difficiles, on revient à Barbate.
 
  
Au portant à plus de 10 nœuds, nous sommes rapidement de retour au même mouillage. Décidément, l'entrée de Shrubb en méditerranée ne va pas de soi !
  
  
Remplacement de la poulie fautive, débarquement en annexe pour avitaillement et achat de quelques manilles supplémentaires, puis une bonne nuit réparatrice avant d'affronter de nouveau l'épreuve.
  
  

18 juillet :

Les prévisions météo s'avérant peu fiables, et les calculs des courants de marée tout aussi aléatoires, je garde un seul critère de départ, le moment où le vent s'établira franchement à l'ouest. C'est chose faite à 10h. Nous levons l'ancre pour une troisième tentative de passage du détroit.
  

  
Le vent est effectivement sud-ouest mais ne dépasse pas 5 nœuds : ris largués, route au moteur. Après quelques milles la vitesse augmente : nous sommes pris dans un courant porteur de 2,5 puis 3 nœuds, alors que le vent fraîchit et adonne. En peu de temps nous pouvons faire route sous voiles.
 
Empannage au droit de Tarifa

Le vent passe nord-ouest et nous entrons dans le détroit à plus de 10 nœuds. Il nous faut à peine 1h30 pour atteindre le rocher de Gibraltar, à l'extrémité est du détroit.
 Nous entrons en méditerranée en fanfare, poussés par un vent de 32 nœuds et un courant toujours porteur, à 12 nœuds de vitesse fond.
 
 
La mer devient très agitée, nous réduisons rapidement la toile en tirant des bords arrière au milieu d'une multitude de cargos en attente. Lors d'un empannage, une poulie de bôme casse.
 
  
Alain et José auront beaucoup de mal à dégager l'écoute coincée dans la poulie déformée, qu'il faudra découper à la scie à métaux. Il reste encore de l'accastillage de rechange mais le matériel est très sollicité et se ressent de près de 4000 milles de navigation d'affilée.
Nos premiers bords en mer d'Alboran demanderont pas moins de 5 manœuvres de prises ou largages de ris sur le reste de la journée, avec une mer agitée, un vent erratique et un courant toujours porteur, le tout en complète contradiction avec nos diverses sources de prévisions réputées sérieuses : bienvenue en med !
  

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