15 juillet 2024

Taxi pour Palavas

Une parenthèse dans cette saison sur l'eau : deux concerts du Festival de Montpellier. Et pourquoi ne pas m'y rendre par la mer ? C'est un pari sur les aléas de la météo et tous les hasards de la navigation mais, en prenant une marge d'un ou deux jours, je devrais y arriver.






4 juillet : départ de Port-Fréjus sous un petit vent de nord jusqu'au cap Lardier. Je mouille côté ouest devant la pointe d'Andati, les 18 milles parcourus en 4h. 











Dans l'après-midi, le vent dément les prévisions et tourne ouest avec une houle vite intenable. Je rejoins la baie de Briande pour une nuit tranquille.

Baie de Briande : sous le vent du cap Lardier

5 juillet : le vent de nord-est, puis sud-est, me pousse au portant jusqu'à la baie de Bandol. Route sous voiles et 2 heures de moteur, 47 milles en 10h30.


Mouillage en baie de Bandol









                                               

6 juillet : vent toujours de sud-est, fraîchissant nettement dès le matin. Je réduis à un ris peu après avoir hissé les voiles, les rafales montant à 24 nœuds. Le ris est largué une heure plus tard, poursuivant au portant jusqu'au cap Couronne. Il faut du moteur la dernière heure, avant de mouiller dans la baie du Verdon, à côté du port de Carro. Les 38 milles ont été parcourus en 8h45. 


Un coup de mistral est prévu le jour suivant, je prévois donc de rester dans ce joli décor pour laisser passer l'épisode.

La baie du Verdon


7 juillet : le vent de nord-ouest est bien là dès le matin, 18 nœuds établis avec rafales. Je pensais la baie du Verdon bien abritée mais il n'en est rien : la houle contourne la digue sud du port de Carro et s'engouffre dans la baie. Travers à la houle, le roulis devient insupportable. Je décide de bouger et d'aller me réfugier dans le cadre mochissime, mais totalement abrité, du mouillage Carteau. Je mets 2 heures pénibles, au moteur contre le vent et les vagues, pour parcourir les 9 milles jusqu'au sud de la digue Saint-Louis. 

Les raffineries de Lavera

Le port pétrolier de Fos sur Mer


 
Le They de la Gracieuse : la célèbre épave ensablée, les bancs de sable au nord

Je rejoins un petit groupe de bateaux qui ont eu la même idée et apprécient la quasi-complète immobilité du plan d'eau. Le vent reste soutenu toute la journée et ne s'atténue qu'à la tombée de la nuit.

Sous le vent de la digue Saint Louis




8 juillet :
le vent reste au nord mais ne dépasse pas 7 nœuds. Je mets sous voiles une petite demi-heure, mais je dois remettre le moteur pour la sortie du golfe de Fos, puis le passage devant l'embouchure du Rhône. J'alterne ensuite voile et moteur le long de la côte camarguaise, avec une attention soutenue pour les innombrables bouées de casiers dont cet endroit est truffé. J'arrive en fin de journée en rade d'Aigues-Mortes, après 47 milles parcourus en 10h30. 


 

Des casiers par centaines

Je mouille non loin de la sortie du Grau du Roi, étonnamment seul dans cette immense zone propice au mouillage.

La rade d'Aigues-Mortes












 

9 juillet : j'avais une bonne marge. Le port de Palavas-les-Flots n'est qu'à 8 milles, parcourus au moteur pour prendre ma place réservée de longue date dans ce port très accueillant. 


Le port de Palavas-les-Flots

Je m'attendais à un amarrage acrobatique entre poteaux, en usage sur la côte languedocienne, mais j'ai l'heureuse surprise d'avoir une belle place sur catway : un jeu d'enfant ! 

Catway : la classe !

Montpellier n'est qu'à 20 minutes de route : je serai à l'heure pour le spectacle du soir.

Un autre univers...



Palavas, station balnéaire, est assez peuplée en ce début juillet. Dans le prolongement de la Camargue, le paysage est totalement plat, sillonné de multiples canaux et pourvu d'immenses plages de sable fin.






11 juillet : la route du retour sera plus sereine, n'ayant pas de date-butoir à l'arrivée. Le vent de sud-ouest oscille entre 2 et 13 nœuds. C'est donc de nouveau une alternance voile-moteur, à bonne distance de la côte cette fois où il y a nettement moins de casiers. Le vent est prévu de sud pour la nuit : pas d'alternative au mouillage Carteau que je retrouve après 10 h de route pour 49 milles.




Remontée du golfe de Fos


 
12 juillet : vent faible de nord-ouest, route au moteur jusqu'à mi-journée. Je remets sous voiles en début d'après-midi, poussé par le vent d'ouest et un courant porteur de près d'1 nœud.



Après avoir passé le cap Sicié, je prends le mouillage bien abrité de l'ouest devant la plage du Jonquet. Les 49 milles ont été parcourus en 10h30.

Devant la plage du Jonquet


13 juillet : le mistral s'est bien levé et souffle à 21 nœuds établis dès le matin.


Lever du jour sur le cap Cépet

Je hisse les voiles avec réduction à 1 ris. Sous le vent du cap Sicié, les rafales atteignent 30 nœuds et les creux dépassent les 2 m. Le pilote a du mal à éviter les embardées, je prends la barre et, un peu incrédule, je vois Aquilon faire des surfs à plus de 10 nœuds. 

 

Cette chevauchée m'amène à une vitesse record vers la rade d'Hyères où la mer s'assagit. Le vent reste à plus de 20 nœuds établis et j'arrive tôt dans l'après-midi en baie de Briande, après 42 milles parcourus en 8h.



Baie de Briande

14 juillet : le vent est tombé à moins de 10 nœuds. Il me faut 5 h pour effectuer les 21 milles qui restent jusqu'à Fréjus, les 2 dernières heures au moteur.


Bilan : le taxi s'est montré à la hauteur. Un calcul comparatif avec le coût d'un transport par la route lui donne même un net avantage. 


Et on ne compte pas le plaisir !


2 commentaires:

  1. Au concert à la voile ! quelle bonne idée...
    (A ta place, j'aurais fait un stop au petit port de Carro)
    Flora

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  2. Carro est sympa, mais avec 1,85 m de tirant d'eau et des creux de plus d'1 m à l'entrée, j'ai préféré m'abstenir... Merci quand même !

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