30 septembre 2023

Destination Marseille

Cap à l'ouest en ce beau mois de septembre. Je repars vers mon terrain de jeu favori : la côte varoise et les îles d'Hyères, en prolongeant vers l'ouest et les Bouches-du-Rhône. 

Depuis toutes ces années, je n'avais jamais embouqué les remparts de la cité phocéenne : ce manque va être comblé.





J1 - 2 septembre : départ de Port-Fréjus sous une petite brise d'est qui pousse Aquilon jusqu'à St Tropez ; mouillage pour la nuit à l'Anse des Canebiers où j'ai mes habitudes.

St Tropez : Anse des Canebiers




J2 : le vent reste de secteur est, petit force 3, jusqu'au cap Lardier que je contourne pour aller mouiller devant la pointe Andati, bon abri de l'est.

Sous la pointe Andati

Crépuscule devant Cavalaire, et le massif de Bormes en arrière-plan

J3 : je poursuis, toujours sous vent de nord-est, vent arrière, qui me pousse en 4 petites heures jusqu'au cap Bénat, puis au fort présidentiel de Brégançon que je contourne pour jeter l'ancre devant la plage de Cabasson. 

Plage de Cabasson

Il y a du monde, mais le gros de la flotte rentre sagement en fin de journée, assurant une nuit d'une parfaite tranquillité.



J4
 : le vent d'est se maintient pour la traversée de la rade d'Hyères, vers le sud de la presqu'île de Giens. 
Je prends le mouillage de la baie du Niel où il n'y a presque personne : un seul voilier voisin.

Giens : la baie du Niel

J5 : un peu d'animation ! Je remonte au nord-ouest vers Carqueiranne et Le Pradet pour mouiller dans la baie de la Garonne.... Le moteur a des ratés, cale, repart : scénario déjà vécu quand le réservoir de carburant n'est plus rempli qu'à un quart de sa capacité, sans qu'une explication plausible n'ait été trouvée jusqu'ici. Étant peu manœuvrant, je parviens à mouiller à distance des quelques voiliers présents, prévoyant d'aller avitailler à Toulon quand le trafic sera réduit en fin de journée.

En fin d'après-midi, je lève le mouillage et me dirige sous un petit vent d'est résiduel sous génois seul et appui moteur vers la rade de Toulon. Le vent doit tomber dans une petite heure, ce qui me permettra d'éviter les manœuvres hasardeuses au milieu du port.


J'évite la petite passe et me dirige vers la grande passe au sud de la digue, génois enroulé. Le vent est tombé. Le moteur cale à plusieurs reprises, mais redémarre à faible régime. Je contourne la balise sud sans incident.






Je laisse passer un ferry et remonte à l'ouest de la digue à très petit régime. Miracle : à une allure faible et très régulière, le moteur ne cale pas. Je remonte toute la digue dans une course de lenteur stressante, me confondant en prières à tous les dieux de la mer et de la mécanique réunis...





J'entre dans la Vieille Darse, la station carburant est juste derrière à droite. Il n'y a qu'un semi-rigide qui termine son avitaillement et dégage rapidement. Je me mets à quai : sauvé !



Mes pompes à gazole bien-aimées !

Sitôt le réservoir rempli, le moteur ne bronche plus et prend ses tours sans rechigner, comme aux épisodes précédents : mystère qui reste à éclaircir.

Je regagne le mouillage de la Garonne, moteur à 2000 tr/mn, juste à la nuit tombante.


J6 : je retourne à Toulon pour l'escale que j'y avais prévue en raison d'un impératif familial. Aquilon va m'y attendre 3 jours en toute sécurité.

Toulon : le port de la Vieille Darse


J9 : je quitte Toulon sous un soleil radieux, pour aller mouiller à l'est du cap Sicié, devant la plage du Jonquet. Il n'y a pas de vent, bonne occasion pour y passer 2 jours et 2 nuits de paresse assumée.

À l'est de Sicié : plage du Jonquet

Lever du jour sur le cap Cépet

J11 : changement de régime météo, le vent va progressivement passer à l'ouest. Pour l'heure, c'est un petit vent de sud qui se lève dans la matinée et va me porter par travers vers l'ouest. Je passe le cap Sicié à petite vitesse, contourne les Embiez et vais mouiller devant Sanary.

La bouée des Magnons à l'ouest du Grand Rouveau

Sanary-sur-Mer

J12 : vent de sud-ouest force 4, Aquilon est à l'aise pour louvoyer au près bon plein le long de la côte jusqu'aux confins des Bouches-du-Rhône. 


J'arrive en fin de journée pour mouiller en baie de Cassis.

Les falaises de Cassis

Cassis: l'Anse de l'Arène

Seul au mouillage...

J13 : le vent a fortement molli, ouest force 1, la route restante est parcourue au moteur. Aux couleurs granitiques de la côte varoise succède la blancheur des falaises calcaires des Calanques.

Le massif des Calanques

Cap Croisette : l'île Maïre

Pause-déjeuner : mouillage à Pointe-Rouge

La rade de Marseille, entre les îles du Frioul et le Vieux Port, est animée par un fort trafic : navettes, bateaux de pêche, régates, écoles de voile. Les paquebots et gros ferries passent plus au nord vers le nouveau port de commerce, que les cargos ont délaissé pour Fos. Il faut une vigilance de tous les instants.

En approche du Vieux Port

Dans l'avant-port en vue de la Cathédrale La Major

Entrée du port : le MUCEM

Le Fort Saint-Jean

le Palais du Pharo

La Tour Carrée

Si le Vieux Port est unique par ses dimensions, il est également très bien protégé par les hauts bâtiments qui l'entourent sur ses 4 côtés et la large entrée en chicane.



J'accoste sur le petit ponton de la Société Nautique de Marseille, où on vient m'accueillir et m'attribuer une place.


Aquilon amarré au cœur de la ville

À ne pas manquer !

L'étal des pêcheurs

En milieu de panne, je suis un peu à l'écart de l'ambiance sonore de la ville, dont la réputation n'est pas surfaite : la circulation et les sirènes de police retentissent jusque tard dans la nuit.


Nouvelle pause : je laisse Aquilon dans ce port bien sécurisé pour 5 nuits, avant d'entreprendre le retour.

J18 : le mistral s'est levé. La navigation s'annonce nettement plus musclée et au portant. Je quitte le Vieux Port au matin sous un ciel ensoleillé et un bon vent de nord-ouest force 4, puis 5.

Au revoir Marseille

Les îles du Frioul

Le Château d'If

Avant de passer le cap Croisette, le vent atteint les 18 nœuds et je réduis à 1 ris au largue en direction de l'est.

En vue du Bec de l'Aigle

Le vent va nettement fraîchir en milieu de journée. Je vais mouiller en baie de La Ciotat pour laisser passer l'épisode. 

Le Bec de l'Aigle

La Ciotat : le chantier naval

Mouillage au nord de la baie

Je lève l'ancre en fin d'après-midi. Le vent est encore à 20 nœuds, je reprends 1 ris, cap sud-est vers Sicié alors que le jour baisse. Si mon estime est bonne, je dois arriver à l'est de Sicié avant la nuit.





La vitesse est soutenue, 6 à 7 nœuds. Je dépasse les Embiez, le vent ne mollit pas, le passage de Sicié va être rude.

L'île des Embiez

Le soleil est à l'horizon lorsque j'arrive au droit du cap Sicié. 


Empannage...

 

Je remonte sous un éclairage crépusculaire vers les Deux-Frères. La masse sombre de Sicié prend un air sinistre et ne donne pas envie de s'attarder.


Les Deux-Frères

Le dévent de Sicié ralentit brusquement l'allure, mais il reste peu de chemin jusqu'à la pointe St Selon où j'ai prévu de mouiller. La visibilité est limite, juste suffisante pour éviter une zone de filets de pêche. 2 ou 3 voiliers sont présents, dont un au moins n'a ni AIS, ni feu de mouillage : je réprime une pulsion meurtrière et jette l'ancre juste avant l'obscurité complète. 



J19 : le mistral a cessé. Le temps est instable, avec un petit vent d'est et un ciel chargé. Je fais une courte étape au moteur jusqu'au Pradet où je retrouve la baie de la Garonne. Un fort passage pluvieux est annoncé : le mouillage est tranquille alors que s'abat une pluie diluvienne pendant tout l'après-midi.

 

La pluie s'arrête en fin de journée mais le ciel reste nuageux et la température a nettement chuté : la période estivale se termine.

Le Pradet : baie de la Garonne

J20 : le temps s'éclaircit, le vent s'oriente sud-est, puis sud-ouest 12 à 15 nœuds. Je louvoie au près, puis vent travers pour contourner la presqu'île de Giens. Je jette l'ancre à la Badine en fin de journée.



J21 :  le vent est de nouveau de secteur ouest force 4 à 5. La route est rapide au portant, voile haute puis sous voilure réduite à 1 ris. La météo a lancé un avis de grand frais avec rafales pour les prochaines 48 heures. J'arrive au cap Taillat en début d'après-midi, à temps pour m'y abriter. 

Cap Taillat : mouillage quasi-désert sous les rafales

J23 :  après 2 journées agitées, le vent est largement tombé. Il me reste à rejoindre Fréjus en quelques petites heures, en alternant voile et moteur sous un temps revenu au beau fixe.





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