Powhatan reprend la même route un an après, dans de bien meilleures conditions : plus tôt en saison, bien préparé et maintenant bien en mains par son capitaine. Le parcours sera semé de quelques embûches mais sans remettre en cause le calendrier prévu.
24 octobre : le nouveau parc de batteries et une nouvelle plaque de cuisson ont été installés, Powhatan est fin prêt pour sa deuxième traversée vers les Canaries. L'équipage est formé des meilleurs : Alain et Mohamed ont répondu à l'appel.
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Descente de la méditerranée
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Au départ de Port-Fréjus |
Après avoir laissé passer un fort coup d'est (56 nœuds relevés à Port-Fréjus !), il faut encore attendre quelques heures la fin d'un coup de tramontane prévu sur la route des Baléares. Après une nuit au mouillage au cap Taillat, la route est dégagée. Nous mettons le cap au sud sous une petite queue de tramontane force 2 à 3, en alternant voile et moteur.
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En manœuvre |
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Le chef de cambuse prend les choses en main |
À l'approche des Baléares, nous hissons le gennaker mais un courant contraire nous freine à moins de 5 nœuds.

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La côte sud-ouest de Majorque |
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Espagne : le cap Palos |
Les heures de moteur s'accumulent et nous devons faire escale à Carthagène pour un avitaillement partiel en gazole. La station carburant n'est pas facile à trouver, au fond du port public : nous y arrivons après une bonne demi-heure d'errance entre les différents ports.
Le vent nous fait face en mer d'Alboran : je reste près de la côte où il reste modéré pour poursuivre au moteur. Après avoir dépassé Marbella, nous avons un puissant flux d'ouest en provenance de Gibraltar, vent et courant. Nous remettons sous voiles pour de nouveau tirer des bords sous voiles, rapidement réduites sous 2 ris.

Un chariot sorti de gorge
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Gibraltar : Europa Point |
31 octobre : nous contournons le rocher de Gibraltar et remontons la rade d'Algésiras vers la station carburant d'Ocean Village. Le plein est fait à un prix toujours attractif (0,73 €/l), et de là nous allons mouiller à La Linea, côté espagnol, pour réparer nos petites avaries. Le chariot de grand-voile est remplacé, l'hydrogénérateur est contrôlé, le jour touche à sa fin. L'équipage est fatigué, nous sommes tout à fait dans les temps et nous décidons de rester la nuit au mouillage, en prévision des jours suivants qui pourront être éprouvants.
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Mouillage à La Linea |
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Le rocher illuminé : une image toujours magique... |
Le détroit de Gibraltar
1er novembre : la météo n'est pas bonne. Le vent est résolument d'ouest, sans renverse prévue pendant les 8 jours suivants. Inutile d'attendre, il va falloir passer contre vent et courant. L'étude des courants en fonction de la marée nous donne une heure de départ à 10h30.
En sortant de la rade sous 2 ris, nous trouvons 26 nœuds de vent d'ouest et un courant contraire de 4 nœuds. Une fois de plus, les tables de courants sont fausses. Je vais essayer de réitérer mon exploit de 2010 où, dans des conditions similaires, j'avais trouvé un fort contre-courant près de la côte marocaine (cf. Gibraltar 2010). Mais rien ne se passe, le courant ne diminue pas et le vent se renforce encore à 30 nœuds.
Je reviens au centre du détroit en louvoyant entre les cargos, et une pénible remontée s'amorce avec les 2 moteurs en force. La vitesse-fond reste à 1 nœud pendant près de 2 heures, on a l'impression de faire du sur-place comme dans un raz breton ! Enfin le courant commence à diminuer, tout en continuant à porter à l'est. Il est près de 17 heures quand le courant devient quasi-nul. Nous sommes en vue de Tarifa et nous reprenons le louvoyage sous voiles en renvoyant de la toile, gardant 1 ris.
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La trace de la traversée du détroit |
Le répit est de courte durée. Le courant ne s'inverse à aucun moment et à 19h30 il remonte à 2,5 nœuds, portant toujours à l'est. Nous mettons de nouveau les 2 moteurs en marche pour nous libérer du détroit.
À 1h du matin, la situation change : le vent passe ouest-sud-ouest, observation rare sur cette zone, et le courant n'est plus qu'à 1,5 nœud. En fonction des prévisions, il faut encore tirer un large bord nord-ouest avant de mettre le cap sur les Canaries. Nous pouvons enfin faire route sous voiles, toujours réduites à 1 ris, et nous libérer progressivement de l'aspirateur du détroit de Gibraltar.
La descente en atlantique
Après être remontés presque au large de Cadix, nous virons de bord pendant que le vent adonne progressivement au nord-ouest, force 5 à 6. Après des jours de navigation au près, l'allure devient plus confortable malgré une mer encore agitée avec houle croisée, petit largue puis vent travers.
5 novembre : nous sommes au portant avec une houle arrière régulière, la navigation est devenue tout à fait plaisante. Pour les dernières heures, le vent fraîchit nettement, alors que nous sommes en avance et que notre arrivée à Arrecife s'annonce en pleine nuit. Malgré la prise du 3ème ris, Powhatan garde une vitesse de 8 à 9 nœuds.
6 novembre : Le vent est monté à 28 nœuds. Nous sommes en vue du port à 5h du matin. Je préfère attendre le jour avant d'entrer, et nous prenons la cape sèche quelques heures avant d'embouquer la passe de la Marina Lanzarote. La manœuvre est délicate sous plus de 20 nœuds de vent, mais tout se passe bien et nous sommes amarrés au ponton en quelques minutes.
Dans les jours qui suivent, le vent montera à plus de 40 nœuds, nous permettant de vérifier la qualité de l'amarrage. Nous restons une petite semaine pour divers travaux, avant de laisser Powhatan à Arrecife pour un mois avant le départ en transat.
Ce convoyage totalise 1578 milles nautiques en 14 jours et 2 escales, en tous points conforme au plan de route malgré une météo peu complaisante.
Merci à Mohamed pour ses photos par drone
Nous prenons de la vitesse : 8 à 9 nœuds sous 1 ou 2 ris, avec de bonnes moyennes journalières qui dépassent les 150 milles. Nous arriverons largement à la date prévue à Lanzarote. Une seule avarie à signaler : le desserrage du bras de liaison des safrans après rupture de ses rivets. Une réparation de fortune est faite avec des rivets provisoires.
5 novembre : nous sommes au portant avec une houle arrière régulière, la navigation est devenue tout à fait plaisante. Pour les dernières heures, le vent fraîchit nettement, alors que nous sommes en avance et que notre arrivée à Arrecife s'annonce en pleine nuit. Malgré la prise du 3ème ris, Powhatan garde une vitesse de 8 à 9 nœuds.
6 novembre : Le vent est monté à 28 nœuds. Nous sommes en vue du port à 5h du matin. Je préfère attendre le jour avant d'entrer, et nous prenons la cape sèche quelques heures avant d'embouquer la passe de la Marina Lanzarote. La manœuvre est délicate sous plus de 20 nœuds de vent, mais tout se passe bien et nous sommes amarrés au ponton en quelques minutes.
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Arrecife : Marina Lanzarote |
Dans les jours qui suivent, le vent montera à plus de 40 nœuds, nous permettant de vérifier la qualité de l'amarrage. Nous restons une petite semaine pour divers travaux, avant de laisser Powhatan à Arrecife pour un mois avant le départ en transat.
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Mohamed profite de ses dernières heures pour envoyer son drone sur les volcans de Lanzarote.
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Trace GPS de Fréjus à Arrecife |
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Les données du parcours : de belles courbes pour finir ! |
Merci à Mohamed pour ses photos par drone
Bonjour,
RépondreSupprimerça y est c'est vraiment reparti, ça fait chaud au coeur.
Le bateau est prêt, l'équipage aussi, place aux grandes traversées, les grandes houles, les alizés, le soleil, les escales de rêve, on vous suivra avec envie.
Bon vent
JFM
Bravo. Vs etes arrivés et a temps pour le nouvel an !
RépondreSupprimerOlivier. Cata kostako