13 juin 2019

Retour des Açores à la côte varoise

Transat ouest-est 2019 - 4

L'ultime étape de cette longue boucle atlantique part de Saõ Miguel (groupe des Açores orientales), passe le détroit de Gibraltar, les Baléares et enfin Toulon où Powhatan passera sa saison de location.









29 mai : après l'escale un peu prolongée de Ponta Delgada, l'équipage est heureux de partir. Nous quittons le port à midi sous un ciel couvert, cap sur Gibraltar.





Saõ Miguel, côte sud

Les 2 premiers jours sont peu ventés. Nous hissons le gennaker sans beaucoup de succès, et nous marchons pour l'essentiel au moteur. Nous cherchons les baleines, régulièrement observées dans cette zone, en nous rappelant notre rencontre extraordinaire ici il y a 5 ans (voir transat 2014). Et justement, en voilà 2 spécimens, probablement une mère et son petit : vus de loin, mais quand même un beau spectacle.




Le vent revient dès la 2ème nuit et ne nous quitte plus, de 10 à 15 nœuds par travers-largue. La route optimale nous fait décrire un arc de cercle au sud en un seul bord, conditions stables et quasi-idéales pendant 5 jours.


 


La navigation est sereine
Et la table est bonne,
grâces rendues à Patrice
Le vent adonne progressivement jusqu'au détroit de Gibraltar que nous abordons sous 20 nœuds de vent, au grand largue sous 1 ris.



4 juin : nous sommes au droit de Tarifa à minuit et devant le rocher de Gibraltar au lever du jour suivant, après 1033 milles nautiques parcourus en 6 jours. La transat proprement dite est terminée.

Trace GPS de la fin de transat

Remontée en baie d'Algésiras entre les cargos au mouillage

Devant le rocher de Gibraltar

Une halte à Gibraltar est nécessaire car l'hydrogénérateur ne charge plus. Nous remontons la rade d'Algésiras entre les cargos, sous un vent bien frais à 25 nœuds au bon plein, et mouillons dans l'avant-port de La Linea, sous les panneaux "mouillage interdit"...! Vu l'heure matinale, personne ne vient nous chercher noise. L'hydrogénérateur est remonté, et ne montre aucune anomalie évidente. L'hélice est resserrée, le tout remis en place. Il y a aussi quelques vis à reprendre sur les chariots de grand-voile. Au bout de 2 heures, nous levons l'ancre et reprenons notre route, enfin chez nous en méditerranée!

Gibraltar : Europa Point

La mosquée Ibrahim al Ibrahim


Le même vent d'ouest nous accompagne sur toute la traversée de la mer d'Alboran, parfois vigoureux : on réduit à 1 et même 2 ris, avant de renvoyer la toile, y compris le gennaker qui reprend du service.





Le climat n'est pas tout à fait estival mais nettement radouci, au moins printanier. Adieu la froidure américaine et atlantique !

Déconvenue : l'hydrogénérateur ne charge toujours pas. Après une batterie de tests en liaison avec Miles à Annapolis et les équipes de Watt & Sea en France, le régulateur semble défectueux et ne pourra être réparé à bord. Heureusement, notre route sud-nord donne une bonne orientation aux panneaux solaires, qui arrivent à pallier pour une bonne part le déficit de charge des batteries.

Le vent jusque là bien complaisant finit par nous lâcher à 100 milles au sud d'Ibiza. Nous passons une journée au moteur avant d'affronter des conditions nettement moins favorables : vent de face et prévision d'un coup de tramontane.

8 juin : nous tirons des bords au bon plein sous 2, puis 3 ris à l'est d'Ibiza. Il y a 26 nœuds de vent, creux de 2 à 3 m avec quelques déferlantes. Powhatan étale bien sous pilote mais notre progression est ralentie : ce n'est pas une "bête de près" et le 3ème ris laisse très peu de toile.

3ème ris : pas génial au près...
La trace dans la zone Baléares
9 juin : le vent est tombé, nous finissons la nuit voile haute puis au moteur sous le vent de Majorque. Nous jetons l'ancre devant le port de San Antonio de la Playa, proche de l'aéroport, pour débarquer Alain et Christian. Ce port s'avère petit et très encombré en ce dimanche presque estival, impossible d'y entrer. Nous allons 4 milles plus loin vers la Marina Club de Mar de Palma.

En baie de Palma de Majorque
La cathédrale de Palma
Nous accostons au quai d'accueil du Club de Mar, ignorant les gesticulations d'un agent du port qui veut nous interdire d'approcher. En moins d'une minute, les voyageurs sont débarqués, et nous fuyons vers la sortie sous les menaces de l'énergumène hurlant dans sa VHF pour appeler des renforts. Nous ne serons pas davantage inquiétés. On recommande l'accueil du lieu, qui visiblement n'a de considération que pour les super-yachts !

Débarquement express

Majorque :
côte sud-est
Après avoir contourné Majorque, puis Minorque par le sud, la tramontane est bien là : 20 à 26 nœuds de vent de nord-nord-ouest et 2 m de vagues que nous remontons au petit largue-bon plein sous 1, puis 2 ris.

Le suivi météo est pluri-quotidien

Un bon coup de tram
Là encore, Powhatan étale bien sous pilote. Tout tombe dès le 2ème soir pour faire place à un vent de nord, pile de face, oscillant de force 3 à force 7. Nous poursuivons en montant et descendant plusieurs fois toute la gamme des réductions de voilure : louvoyage voile haute, 1 ris, 2 ris, ou route directe face au vent, sur 1 ou 2 moteurs suivant les courants contraires qui se mettent également de la partie. Au total, nous prendrons ou larguerons les ris 13 fois en deux jours et demi, sans compter les virements de bord. Il ne fait pas chaud, les embruns forment une pluie salée horizontale quasi-permanente, le bateau escalade et dégringole le long des crêtes courtes et abruptes, les déferlantes inondent jusqu'au rouf. En équipage réduit à deux, il y a de l'activité et nous sommes souvent dehors !


Système "Patrice" pour limiter l'envol des casseroles
12 juin : au lever du jour, nous sommes proches de la côte, au sud de l'île du Levant. Les derniers milles doivent se faire au moteur contre le vent qui a adonné à l'ouest, en passant au nord des îles d'Hyères pour limiter l'agitation de la mer.
 
L'île du Levant
Je m'attendais à un nouveau contrôle des douanes françaises, dont c’est presque devenu une habitude dans cette zone, mais ce sont les militaires qui nous accostent : nous sommes dans une zone de tir, il faut dégager, ce qui était bien notre intention.
 
Port-Cros : l'anse de Port-Man
Nous entrons dans la rade de Toulon par 22 nœuds de vent d'ouest, ce qui ne facilite pas l'accostage, d'autant que nous retrouvons avec une joie mitigée les bonnes pendilles de chez nous ! Au prix de quelques éclats de gelcoat contre le liston en acier du voisin, dégâts mineurs après tant de péripéties, Powhatan est solidement amarré dans la Vieille Darse de Toulon : repos bien mérité après 6 mois de navigation quasi-continue, et avant la saison estivale où il sera mis en location.
 
Toulon : entrée dans la petite rade
Au port de la Vieille Darse
Nous avons parcouru depuis les Açores 1993 milles nautiques en 14 jours.
 
Trace GPS des Açores à Toulon
Relevé des distances journalières
Relâche pour Powhatan

4 commentaires:

  1. Belle route optimisée grâce à ton assiduité à la table à cartes (pour les prévisions météo !).
    :)
    Y a plus qu'à te souhaiter d'avoir des locataires sympas et sérieux : tu resteras comme skipper ?
    Amicalement,
    Flora

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  2. Merci Flora ! N'étant pas skipper pro, je loue le bateau seul. Pour qui est intéressé, voir ici : https://www.seaways-yachting.com/fr/3-location_de_bateaux_a_voiles/

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    1. J'avais zappé ta réponse !
      Ben moi si je louais ton bateau, je préfèrerais t'avoir à toi comme skipper qu'un "diplômé"...

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