27 juillet 2018

Transat tranquille

C'est ma quatrième transat - troisième dans le sens ouest-est, et pour la première fois sur un bateau d'accueil.

Sans histoire ou presque : peu d'avaries, pas de gros temps ni de pétole, pas de difficultés aux escales.

Bref, presque rien à raconter !





Philippe, un de mes anciens équipiers (cf. retour de Grèce 2016), a acquis son catamaran en Martinique et le ramène en méditerranée. Il a eu la gentillesse de faire appel à moi pour cette traversée, sachant mon état de capitaine (provisoirement) sans bateau. Et j'ai amené Alain dans mes bagages...

Le capitaine et ses équipiers de choc

Le bateau : "Magic", Norseman 430 du chantier sud-africain Voyage Yachts


Le parcours : 

Départ de Martinique, escale à Horta (Açores), détroit de Gibraltar, escale à Nador (Maroc), escale à Carloforte (Sardaigne), escale à Trizonia (Grèce), canal de Corinthe, Athènes.


Distance totale : 5358 milles nautiques en 50 jours, dont 40 jours en mer.

Prologue

Après un gros avitaillement, nous levons l'ancre de la baie du Marin vers le mouillage de Ste Anne : la baignade est bienvenue après les chaudes journées des préparatifs.




1ère étape : de Martinique aux Açores

La météo, bien suivie grâce à l'Iridium Go, est clémente sur ce tronçon, le plus long du parcours. Nous remontons l'alizé, nous mettrons quelques jours à contourner une longue dorsale de l'anticyclone des Açores vers l'ouest, puis nous sommes au portant sur une étroite bande entre un train de dépressions sur l'atlantique nord et une zone de calme au centre de l'anticyclone. Au total, très peu d'heures de moteur.

Météo bien classique sur l'atlantique nord

La trace GPS
Quelques avaries : il a fallu changer les courroies d'alternateurs dont le mécanicien avait posé un modèle inadapté (heureusement celles de rechange étaient du bon modèle), des fuites sur le dessalinisateur, et la rupture du bas étai qui nous a davantage préoccupés quelques jours avant l'escale des Açores. 2509 nautiques sont parcourus en 17 jours.




Escale à Horta, île de Faial (Açores)

A son habitude, le port de Horta est saturé. Il y a plusieurs rangées de bateaux à couple, et nous devons nous mettre sur ancre dans l'avant-port. En négociant avec le maître de port, en raison de la réparation impérative sur le gréement, nous obtenons au bout de 2 jours une place sur le ponton carburant. Pour changer le bas étai, et aussi réparer quelques déchirures du bimini, nous passons 6 jours en escale. En flânant en ville et sur le port, j'ai le plaisir de retrouver encore bien visible ma fresque de 2011, peinte lors de mon passage sur Teles (cf. transat 2011).




2ème étape : des Açores au Maroc

Contrairement à mes deux précédentes traversées, ce parcours est très peu venté. Nous n'avons même pas droit aux alizés portugais, habituellement costauds, avant d'arriver à Gibraltar, et nous faisons une bonne partie de cette étape au moteur.

La trace de l'étape
Le passage du détroit est des plus simples : aucune attente, vent et courant au portant... nous soupçonnons le capitaine d'avoir des accords avec les puissances maléfiques de la mer !

Détroit de Gibraltar : à l'assaut des cargos !
Changement de régime en méditerranée : le vent rentre progressivement en mer d'Alboran, et nous prenons un ris avant d'atterrir au petit port marocain d'Atalayoun, dans la lagune de Nador. C'est une petite marina au milieu d'un énorme chantier de résidences de luxe, loin de tout et sans ressources sur place, mais qui a l'avantage d'être (pour le moment) gratuite.

1362 nautiques ont été parcourus en 9 jours depuis les Açores.




3ème étape : du Maroc à la Grèce

Après avitaillement en gazole détaxé à Melilla, l'enclave espagnole contiguë à Nador, nous affrontons une météo capricieuse en méditerranée occidentale : vents faibles et mal orientés, beaucoup de moteur jusqu'à Carloforte, jolie escale au sud-ouest de la Sardaigne. 

De Nador à Carloforte
La suite est nettement plus agréable sous voiles avec du vent d'ouest dominant. Il y aura même un épisode à force 8 que nous laisserons passer en nous réfugiant au mouillage sous le vent de Licata en Sicile. 

Moins de vent dans les eaux grecques : nous marchons de nouveau au moteur dans le golfe de Patras, puis dans le golfe de Corinthe après une jolie étape sur la petite île de Trizonia. Nous passons le canal de Corinthe de nuit derrière un petit cargo : un peu dommage, on n'a à peu près rien vu !

De Carloforte à Athènes
L'arrivée dans le golfe Saronique et en vue d'Athènes est sans vent sous une chaleur écrasante. Nous atterrissons à la marina Zea au milieu de l'après-midi. Les manœuvres d'amarrage sont particulièrement pénibles alors que le thermomètre marque 41°C ! Le capitaine trouve l'occasion d'une petite baignade rafraîchissante en allant dégager une pendille prise dans une hélice...

1487 nautiques ont été parcourus en 16 jours depuis le Maroc. Vraiment tranquille !



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