25 avril 2011

Les Saintes, bouquet final

On dit que tout navigateur passant dans cette zone a été ou ira aux Saintes. 

J'avais donc gardé le meilleur pour la fin.












Le trajet de Marie-Galante à l'archipel des Saintes se fait avec peu de vent, un moment sous spi et au moteur sur les derniers milles. C'est l'occasion de faire tourner le dessalinisateur.
 
  
Sous spi à petite vitesse
L'équipage est prêt à l'attaque...
Je craignais la foule au mouillage principal du Bourg, mais il y a de la place. Le fond remonte vite, il faut mouiller assez profond pour ne pas être au ras de la côte. Nous trouvons une place bien située où nous jetons l'ancre par 12 m de fond.
 
Le Bourg des Saintes
  
Mouillage animé...
 
Par ce temps calme, il y a juste un peu de houle mais surtout les vagues d'étrave des nombreuses navettes nous font rouler violemment à intervalles réguliers. Ça s'arrête heureusement la nuit.
 
Ça va rouler !
 
En débarquant dans le minuscule village, nous trouvons une tout autre ambiance qu'à Marie-Galante : ruelles à la mode, très touristiques. L'architecture donne plutôt dans le style Disneyland, en tout cas bien coloré.
  
  
  
La place de la mairie
 
La "Maison du docteur"
 
Je vais faire les formalités de douane à la mairie et nous trouvons plusieurs supérettes pour avitailler, après quoi la chaleur écrasante nous pousse à regagner rapidement le bateau : baignade, rafraîchissements, sieste au milieu du paysage spectaculaire des îles.
 

Second mouillage juste en face devant l'îlet à Cabrit.
 
Îlet à Cabrit : Anse sous le vent
 
C'est aussi assez fréquenté, je me place un peu en périphérie où nous serons relativement tranquilles. Il y a bien un Polonais qui vient se poser juste au-dessus de mon ancre : je vais le voir à la nage pour arranger nos départs respectifs. Plus tard, c'est un volumineux cata qui commence à dérouler sa chaîne 10 m devant nous : là je lui demande de déguerpir. Ici aussi, les navettes nous secouent à chaque passage, même de loin : le plan d'eau entre les îles est peu profond et les vagues se propagent sur toute sa surface.


Une fois maîtrisés ces quelques inconvénients, il nous reste à savourer baignade et snorkeling dans ce cadre unique.
Les fonds, en tout cas ceux visibles de la surface, ne sont pas d'une grande richesse mais il y a d'assez jolis coraux et des petits poissons en nombre.







Nous débarquons sur l'île et, prenant notre courage à deux mains, nous allons emprunter l'étroit sentier qui mène à un ancien fort à 85 m de haut.
 
Heureusement il y a de l'ombre sur presque tout le parcours
 
Au sommet, le fort en ruine est habité par quelques chèvres, des lézards et des serpents... Mais la vue est fantastique.
   
Le fort Joséphine et ses habitants
 
A l'est, l'Anse du Bourg
 
Au sud, le Pain de Sucre et Terre de Bas
 
 A l'ouest, la Pointe à Cabrit et le mouillage
   


Le retour, déjà : pour les 100 milles à parcourir sous le vent des îles, aurons-nous une bonne météo typiquement antillaise, c'est à dire 15 nœuds de vent d'est immuable en travers...?

On est loin du compte ! Il va falloir compter côté caraïbe avec les dévents et surventes liés aux reliefs souvent très élevés des îles :
  • effet venturi dans les canaux entre les îles et le long des côtes, même au large ; 
  • les courants, forts et de préférence contraires ; 
  • les grains parfois violents ; 
  • les brises de terre fortes en cas de panne d'alizés comme en ce moment ; 
  • et bien sûr près des côtes les casiers et filets innombrables et à peu près invisibles.





Après avoir franchi le passage des Dames au sud des Saintes, avec ses écueils et ses brisants inquiétants, je prends une route assez éloignée des côtes de la Dominique, au moins 10 milles à l'ouest. Cela n'empêchera pas de ressentir le dévent de l'île et de ses hauts sommets, et de brusques rafales une fois les reliefs dépassés. Au milieu de la nuit dans le canal de la Dominique, le vent monte en quelques secondes de 7 à 17 nœuds. Vent également instable en direction : j'aurai toutes les allures du bon plein au grand largue. Il y aura 6 fois prise puis largage de ris pendant la vingtaine d'heures de la traversée.

Même phénomène au petit matin le long de la Martinique, encore plus marqué en longeant la Montagne Pelée : seul moment où 2 ris sont nécessaires.
 
Ciel chargé sur la Montagne Pelée
 
En passant au droit de la baie de Fort de France, j'ai droit à 20 nœuds de vent au près, une mer passablement agitée et un courant contraire de 3 nœuds ; je ne peux plus garder le cap ni louvoyer sous voiles avec une dérive de 40° ! J'inaugure donc une allure nouvelle : au près sous 2 ris avec appui au moteur.
 
Au large de Fort de France
 
Et ça marche ! Malgré une trace un peu cahotique et de bons coups de gîte, Teles se sort du pétrin puis approche des Anses d'Arlet avec toute sa toile sur une mer apaisée. Pendant tout ce temps, à part les quarts de nuit, l'équipage a dormi : il a manqué la visite d'une nombreuse famille de grands dauphins, toute la mer (agitée à ce moment-là) autour du bateau en était couverte.

Cette belle navigation sera le dernier moment fort de ce petit périple, qui s'achève par deux ultimes mouillages aux Anses d'Arlet et à Ste Anne.
 
Les Anses d'Arlet
 
Louise sous la garde du Rocher du Diamant...

Teles est presque en état pour la transat retour. La pile à combustible réparée a parfaitement fonctionné, et il n'y a plus de souci de gréement ni d'instruments. Reste à installer les panneaux solaires et à vérifier le fonctionnement de la DuoGen avant le prochain grand départ.
 

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