03 octobre 2022

Le bonheur sur une coque


Six semaines pour faire connaissance avec Aquilon : un convoyage mouvementé de la Camargue au Var, puis un régal de balades sur la côte varoise et la Côte d'Azur encore bien fréquentées en cette fin de saison.





J'ai vite fait de retrouver mes réflexes : la gîte, les passavants étroits, les portes basses. La grand-voile se hisse presque entièrement à la volée, le génois s'enroule à la main, je me faufile dans les ports (dont les factures sont douces...). Et ça roule au mouillage ! Après 10 ans de catamaran, c'est une sensation d'allègement, mais paradoxalement la navigation est plus physique : fini les drisses mouflées, les gros winchs, l'inertie des 12 tonnes écrasant les vagues. Ce bateau est vivant, réactif, assez raide à la toile, et ne pardonne pas trop les erreurs.


 


5 septembre : je quitte Port-Camargue sous un petit vent d'est f4 qui me force d'emblée à tirer des bords. Je m'aperçois vite que le pilote ne fonctionne pas bien : il perd le cap en quelques minutes, à peine le temps de gérer un virement de bord. Il va falloir barrer pratiquement en continu, donc fractionner les trajets ne serait-ce que pour la halte-déjeuner. Je mouille devant l'Espiguette pour une nuit rouleuse avant de repartir, toujours contre le vent de face qui fraîchit. 

PAN-PAN


Pour la deuxième nuit, je vise l'abri relatif de la pointe de Beauduc, à l'est des Saintes-Maries-de-la-Mer.



Au moment de mouiller, le moteur cale d'une manière sans équivoque : l'hélice a pris un bout. La mer est agitée, une plongée serait dangereuse et il y a encore trop de fond pour mouiller. Pas d'autre solution que d'appeler du secours : je lance un pan-pan, vite reçu par le CROSS qui me met en relation avec la SNSM des Saintes-Maries-de-la-Mer. La conversation est laborieuse, les sauveteurs et mon assurance m'appelant en même temps à la VHF et au téléphone. Le remorquage est décidé pour Port-Gardian. Je renvoie le génois qui me permet de rejoindre l'entrée du port, où je suis cueilli par la vedette de la SNSM. En 10 minutes je suis amarré au quai d'accueil. 


Port-Gardian

Là je peux plonger, mais le bout est solidement coincé, impossible de dégager l'hélice en apnée. Des plongeurs occupés à retirer le balisage me viennent en aide : l'hélice est libérée, mais la commande moteur ne répond pas. Il faudra l'intervention d'un mécano pour reprendre la fixation du câble d'inverseur qui s'était décrochée dans la manœuvre. Je reste 48 h dans ce port très accueillant, le temps de laisser passer un orage particulièrement puissant, puis je reprends ma route vers l'est.


Escale près de l'embouchure du Rhône

Après le cap Sicié, le vent tourne à l'ouest. Je suis désormais au portant et j'accélère nettement : une journée du golfe de Fos à la presqu'île de Giens, où je m'abrite d'un fort coup de mistral. Les étapes courtes se succèdent sous un climat changeant, parfait pour roder les manœuvres : empannages, prises de ris, mouillages. Le pilote défectueux n'aide guère mais c'est une bonne école.


Porquerolles : baie d'Alicastre

Rade d'Hyères : plage de Cabasson

Cap Taillat

Unités de prestige pour les Voiles de St Tropez

St Tropez : anse des Canebiers

L'Estérel vu des îles de Lérins

Mandelieu : escale au port de La Napoule

Cannes : devant la Croisette

Cannes : escale au Vieux Port

Aux premières loges pour les Régates Royales


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